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Pedro Serra

dimanche 19 juin 2016

Chers utopsystes,

Nous aurons le plaisir de recevoir au 27 rue des Bluets (métro Ménilmontant ou Père Lachaise, entrée libre et gratuite) le lundi 27 juin à 20h30,

Pedro Serra, psychanalyste et psychiatre dans un intersecteur de psychiatrie infanto-juvénile en banlieue parisienne qui s’intéressera à déployer une articulation entre sa lecture de Spinoza et le champ de la clinique quotidienne, psychanalytique et psychiatrique.

Plusieurs auteurs contemporains témoignent de l’actualité et de la vitalité des concepts spinoziens. Que ce soit Michel Juffé qui se livre récemment dans Sigmund Freud - Benedictus de Spinoza Correspondance 1676 – 1938 à l’écriture d’une correspondance imaginée entre Freud et Spinoza, ou encore Frédéric Lordon qui s’appuie dans La société des affects sur la pensée spinozienne pour se démarquer du « psychologisme sentimental » dans lequel puisent certaines théories économiques et critiquer la fiction d’un sujet libre autodéterminé, ils mettent chacun en lumière - et ceci selon des approches très différentes - que penser son champ de pratique est indissociable de la visée idéologique politique dans laquelle on s’inscrit.

Loin de toute démarche exhaustive ou syncrétique, Pedro Serra s’adossera à ce rapport direct que Spinoza fait entre le fait psychique singulier, individuel et le politique pour souligner la manière dont ses élaborations s’enracinent dans un matérialisme affranchi de toute visée moralisante. Plus avant, le projet spinoziste de formation du troisième genre de connaissance, de production d’émergences nouant de manière intuitive son essence propre avec le dehors et d’accès à une puissance d’agir créative et amplifiée prend source dans l’expérimentation et l’effectuation de ses parties intensives par l’existence, c’est-à-dire dans la rencontre de l’altérité du monde. C’est dans son rapport à l’extériorité qu’être soi-même s’actualise, se produit et se donne à saisir.

En lien avec l’entreprise émancipatrice et la vocation désaliénante de la psychanalyse, il s’agira lundi prochain, joyeusement affectés et transformés par quelques outils précieux issus de la lecture de Spinoza, de discuter clinique, psychothérapie des psychoses et des « névroses coincées » et de quelques horizons révolutionnaires dans l’entrelacs du singulier et du collectif.

Alexandra de Séguin, pour Utopsy
utopsys@yahoo.fr

Quelques lectures autour du thème de cette séance :
B. Spinoza, Éthique (traduction A. Guérinot), Paris, Ivrea, 1993.
B. Spinoza, Traité de la reforme et de l’entendement, Paris, Gallimard, coll. "Folio", 1954.
B. Spinoza, Traité théologico-politique, Paris, Flammarion, coll. "GF", 1997.
Cours de Gilles Deleuze sur Spinoza de 1978-1982 réalisé à Vincennes et disponible en ligne : http://www.webdeleuze.com/php/texte.php?cle=188&groupe=Spinoza&langue=1
Gilles Deleuze, Spinoza et le problème de l’expression, Paris, Minuit, 1978.
Gilles Deleuze, Spinoza, Philosophie pratique, Paris, Minuit, 1981.
Pierre Macherey Introduction à l’"Ethique" de Spinoza. Les cinq livres, Paris, Presses universitaires de France (1994-1998)
Laurent Bove, La stratégie du conatus, affirmation et résistance chez Spinoza, Vrin, 1996.
Michel Juffé Sigmund Freud - Benedictus de Spinoza Correspondance 1676 – 1938 éditions Gallimard, Collection Connaissance de L’inconscient, 2016.
Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude - Marx et Spinoza, éditions La Fabrique, 2010.
Frédéric Lordon, La société des affects. Pour un structuralisme des passions, Seuil, coll. « L’ordre philosophique », 2013.



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