Utopsy
Clinique et politique

Accueil > Séminaires > Guillaume Sibertin-Blanc

Guillaume Sibertin-Blanc

lundi 7 novembre 2011

Dans le cadre du prochain séminaire d’Utopsy nous sommes heureux d’accueillir le philosophe Guillaume Sibertin-Blanc, le 21 novembre 2011 à 20h30.

Guillaume Sibertin-Blanc est spécialisé dans le champ de la philosophie politique et critique et travaille à partir de Deleuze-Guattari, Foucault, et Althusser.
Guillaume Sibertin Blanc a écrit plusieurs articles engagés (http://www.editions-lignes.com/LE-REBUT-HUMAIN-Seconde-partie-du.html), en plus de ses ouvrages (http://www.puf.com/wiki/Auteur:Guillaume_Sibertin-Blanc).
Résolument tourné vers une approche transversale et pratique, il est co-fondateur du FIPPS (Forum international de philsophie politique et sociale) qui réunit plusieurs praticiens et théoriciens du social engagés : philosophes, cliniciens, psychanalystes, anthropologues, pédagogues, militants, cinéastes (http://www.europhilosophie.eu/recherche/spip.php?article568).

Plus particulièrement, il s’intéresse aux rapports entre les processus de subjectivation, la clinique et la politique, notamment à partir de Deleuze et Guattari dont il viendra nous parler. En effet, Félix Guattari n’a cessé d’élaborer une pratique transversale où son engagement auprès des personnes psychotiques dont il s’occupait se croisait avec son implication politique dans les milieux militants. Cette transversalité est la condition de possibilité pour une psychiatrie laïque ouverte sur l’ensemble de la cité et à partir de laquelle il conviendrait de contaminer l’ensemble du tissu social.

Psychanalyste, formé par Lacan, Félix Guattari a rejoint Oury dès les débuts de la clinique de Laborde dont il a été l’un des deux fondateurs. Puis, c’est avec Deleuze qu’il reprend à nouveaux frais l’articulation clinique et politique grace à une critique des théories de certains courants psychanalytiques et marxistes devenus des dogmes.

A l’heure où le pouvoir d’état confisque le soin par ses protocoles, et où les lois de toutes sortes tombent sur nos existences, c’est plus que jamais l’institution comme espace micropolitique qu’il convient de se réapproprier. C’est là tout l’enjeu de l’analyse institutionnnelle guattarienne qui, à l’instar de Saint Just, demandait "moins de lois et davantage d’institutions" afin d’éviter la terreur et de réaliser l’esprit de la révolution.

C’est dire l’actualité de cette rencontre qui s’imposait à Utopsy, dans le droit fil rouge qui tisse notre association !

« Nous sommes embarqués dans ce processus de division sociale générale de la production sociale de la subjectivité et il n’y a pas de retour. Mais pour cette raison même nous devons interpeller (…) tous ceux dont la profession consiste à s’intéresser au discours de l’autre. Ils se trouvent à un carrefour politique et micropolitique fondamental. Ou bien ils vont faire le jeu de cette reproduction de modèles qui ne permettent pas de créer de sorties pour les processus de singularisation, ou bien au contraire ils vont travailler pour le fonctionnement de ces processus dans la mesure de leurs possibilités et des agencements qu’ils réussiront à faire fonctionner. Cela veut dire qu’il n’y a aucune objectivité scientifique dans ce champ, ni même une supposée neutralité dans la relation, comme la supposée neutralité analytique.(…) Les gens qui dans les systèmes thérapeutiques ou dans l’université, se considèrent comme de simples dépositaires ou canaux de transmission d’un savoir scientifique, ont déjà pris pour cette seule raison, une position réactionnaire. Quelle que soit leur innocence ou leur bonne volonté, ils occupent une position de renforcement des systèmes de production de la subjectivité dominante. Il ne s’agit pas d’un destin de leur profession. En France, en 1968, on débattait de cette question et l’on traitait systématiquement les « psy » (psychologues, psychiatres, psychanalystes), et les travailleurs sociaux en général, de « flics ». Or, il n’y a aucune profession qui soit essentiellement policière si ce n’est la profession même de policier, et c’est même discutable. » Félix Guattari, Suely Rolnik, Micropolitiques, Paris, Les empêcheurs de penser en rond, 2007, p. 43-44.

Bibliographie de base :

- Guillaume Sibertin-Blanc, Deleuze et la production du désir, Paris, PUF, 2010.

- Félix Guattari, Psychanalyse et transversalité, Paris, La découverte, 2007.

- Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’anti-oedipe, Capitalisme et schizophrénie, Paris, Editions de minuit, 1972.

A lire sur internet :

- Gilles Deleuze, "Trois problèmes de groupe, préface à psychanalyse et transversalité", L’île déserte et autres textes, Paris, Editions de minuit, 2002 : http://1libertaire.free.fr/Guattari14.html

- Michel Foucault, "Préface américaine à l’anti-oedipe", Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994 : http://1libertaire.free.fr/PrefaceFoucaultDeleuezGuattari.html

- Deleuze, Guattari, "Mai 68 n’a pas eu lieu", Revue Chiméres, http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/?q=node/87

- Félix Guattari à la télévision Grecque en 1991 (vidéos) : http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/?q=taxonomy/term/1

- Guillaume Sibertin-Blanc, textes et recherches en ligne : http://www.europhilosophie.eu/recherche/spip.php?article405



SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
Habillage visuel © Gornety based on an idea from AA Studio sous Licence Creative Commons Attribution 2.5 License